Arrivé à Lyon la veille de ce qui s’annonce être une grande journée, je me rends à la salle où doivent se dérouler les hostilités (Centre Culturel Oecunémique de Villeurbanne), afin de repérer les lieux et de glaner quelques précieuses informations pour le lendemain.
Le 30 venu, fraîchement descendu du tram ( arrêt INSA-Einstein ), j’arrive sur place à 12h45 ( Rue Courteline ), et fais la connaissance de quelques membres (Stéphane, président de l’association, Dom, Cindy, Delphine...) d’ Hammer Of Gones, organisatrice de cette belle date, qui mettent du coeur à l’ouvrage pour préparer les choses au mieux, et acceptent ma présence à leurs côtés (Merci encore à eux!) en cette après-midi, réglée à l’heure scandinave.
Aucune place ne peut s’obtenir au dernier moment sur place, pour les retardataires.
La salle pouvant contenir 600 personnes, affiche dore et déjà complet: une vraie réussite (on parle même de 650 personnes...).
A 14h30, arrive le tour bus de SatyricoN.
FrosT et SatyR (froids) se présentent en tête du cortège. SatyR, les yeux vitreux, boitant, est visiblement très fatigué. Le groupe et son entourage sont immédiatement pris en charge par les membres de l’association.
Le déballage du matériel (important) contenu dans une grande remorque commence aussitôt, et l’installation se fait dans la foulée dans la salle "A" du C.C.O.
Une demi-heure après l’arrivée du groupe j’ai le privilège d’une rencontre avec FrosT, et je ne boude pas mon plaisir, discutant avec lui de l’actuelle tournée; de la date qu’il a donné l’an dernier au Crockmore à Perpignan, avec 1349, en première partie de GorgorotH...
Autant SatyR semble avoir la patate dans les chaussettes, autant FrosT lui est en grande forme, ravi de rejouer en France (quatre jours après la date parisienne à la Loco), devant des fans français, à ce qu’il me confie.
Je profite de l’occasion pour lui demander de me signer les pochettes de "Dark Medieval Times" et "The Shadowthrone", deux albums comptant beaucoup pour lui. Il accepte volontiers, et veut bien ensuite poser à mes côtés pour une photo.
J’interpelle SatyR que j’avais déjà salué à son arrivée, mais, n’étant pas bien il refuse l’entrevue; ce que je comprends aisément. Il se fait conduire à l’ hôtel dans la foulée, afin de se faire masser, ayant d’importantes douleurs dorsales, ce qui explique son pas mal aisé.
A 15h55, arrive le second tour bus, avec à son bord KeeP Of KalessiN et InsomniuM, les premières parties de la Légende norvégienne.
Là aussi, les membres et leur entourage sont aussitôt pris en charge par l’équipe dynamique d’Hammer Of Gones, qui s’attèle également au déchargement le la deuxième grosse remorque de matos.
Le merchandising (très grosse quantité de cartons), est immédiatement mis en place (ce qui prend du temps avant de voir le bout de la tâche) par deux nanas bien sympas, dont une qui parlait très bien français, ce qui fut bien pratique pour que certaines personnes arrivent à se faire comprendre au moment de l’ouverture des portes au public.
Petite anecdote: FrosT fait suivre sur la tournée un rameur qu’il fait installer dans la salle de concert afin de se tenir en forme en faisant de l’exercice; pour le plus grand plaisir de quelques demoiselles présentes, face à ce torse nu, et à ces muscles saillants...
Les balances commencent à 16h39, mais, les bus étant arrivés en retard, deux heures se sont envolées dans les délais.
Je peux rencontrer au cours des différents allers et venus, les membres des groupes (la clavériste de SatyricoN est magnifique sans corpse-paint, soit dit au passage...), visiblement ravis de jouer en France ce soir, et je discute un brin avec un technicien de KeeP Of KalessiN, filmant des heures de vidéos, en vue d’une surprise future.
Des interviews doivent être réalisées dans une salle annexe avec SatyricoN, où chaque interviewer doit se retrouver seul, un moment avec le groupe, afin de poser tranquillement ses questions. Cindy m’ayant noté sur le listing de passage avec le combo norvégien, je prépare ravi, mes questions dans un coin, en attendant le moment de cette interview en direct.
Finalement, changement de programme: Marcus, manager de SatyricoN, accepte pour interviewer ses poulains, seulement les personnes passées au préalable par Roadrunner (label du groupe), et ayant une autorisation (listing strict) de ses derniers. Mais, le label n’avait pas prévenu de ces conditions les organisateurs au préalable...
Je ne peux donc pas m’entretenir avec le groupe. Idem pour les journalistes de MetalliaN, qui malgré un entretien avec le manager du groupe, se voient refuser l’accès à la salle d’interview (Ils s’entretiennent avec KeeP Of KalessiN dans leur tour bus).
Ne voulant pas "échouer" si près du but, je demande un petit moment à Marcus et obtiens de sa part un contact, afin de réaliser une interview de SatyricoN par mail (à suivre...).
L’interview, finalement collective, commence à 18h00, avec uniquement FrosT pour répondre aux questions. SatyR en mauvaise forme, se faisant toujours soigner à l’hôtel. Les trois chanceux s’entretiennent une vingtaine de minutes avec le batteur norvégien.
La foule nombreuse se presse devant la salle. La sécurité demande au public de se scinder en deux groupes distincts: les femmes à gauche, et les hommes à droite, afin de procéder à une fouille. Les bracelets, ceintures, colliers à clous, et autres objets susceptibles de blesser quelqu’un sont formellement interdits dans l’enceinte des lieux.
A 19h15, les portes s’ouvrent, et Cindy, à l’entrée me remet un pass photo-presse (encore merci miss!).
Je fais un saut au stand merchandising, où je me procure un tee-shirt de SatyricoN (22E) et le dernier album de KeeP Of KalessiN "Armada" (15E).
Je pénètre ensuite dans la salle et m’installe devant au milieu de la scène.
Le fond de scène est recouvert d’un immense drapeau à l’éfigie de la pochette du dernier album en date "Now Diabolical" (ce qui fait son effet) des têtes d’affiche de la soirée.
La batterie sur laquelle jouent les batteurs d’Insomnium et de KeeP Of KalessiN est installée devant celle de FrosT ( qui elle compte sur ses deux grosses caisses, les croix renversées dorées que l’on voit sur la pochette du dernier album du combo nordique ). La scène n’étant pas très large, les frappeurs des deux premières formations se retrouvent très près du public. Fait renforcé par l’absence de barrière entre la foule et la scène: le premier rang est écrasé sur la scène, pour un maximum de proximité avec les artistes.
Les lumières s’éteignent, et à 19h32 InsomniuM ( groupe finlandais pratiquant un Death mélodique) monte sur scène pour 30 minutes de concert.
Le groupe reçoit un accueil réservé, et réussi à faire monter la pression d’un cran en fin de concert. Un petit show bien sympa. A 20h00 les lumières se rallument.
20h20, les lumières cessent, et les blackeux de KeeP Of KalessiN se présentent au public.
La prestation est de bonne facture, les compos passent très bien en live; et le batteur, Vyl, fait une grosse impression. Le public accroche bien aux morceaux du combo norvégien.
Les musiciens débordent d’énergie, réalisant un véritable concours d’hélicoptère tout au long de la durée de leur set.
Même tarif que pour InsomniuM, KeeP Of KalessiN, dispose également de 30 minutes pour s’exprimer. Une demi-heure bien mise à profit par TheboN (Chant), ObsidiaN C (Guitare, ayant un autre show à assurer dans la foulée...), et WizziaC (Basse); le groupe ayant réussi à conquérir une bonne partie de l’assistance (à suivre...).
Nous y sommes; les prochains à se produire sur les planches sont les musiciens de SatyricoN.
Je vais ENFIN pouvoir assister, à une performance live du mythique duo SatyR-FrosT, il y a des années que j’attends ce moment. Les deux comparses sont épaulés sur scène par quatre autre zicos (deux guitaristes, dont celui de KeeP Of KalessiN: ObsidiaN C; un bassiste, et une claviériste faisant des ravages dans l’assistance...). SatyR sur scène assurant uniquement le chant, et FrosT martelant ses fûts dans un style propre, ayant fait son renom.
Sur scène c’est l’éfervessence, pour préparer l’espace du concert, installer le décorum (chandeliers ornées de bougies noires; lights...), et procéder aux derniers réglages.
21h21, les lumières s’estompent. Je retiens mon souffle et le public explose, hurlant "SatyricoN", "Mother North", "FrosT", "SatyR"!
Le groupe se fait désirer et monte sur scène à 21h30, sur l’intro de "Walk The Path Of Sorrow", enclenchée peu de temps auparavant; j’avais déjà un sourire jusqu’aux oreilles.
Parfaitement synchronisé, les membres sont en place juste au moment de commencer la partie instrumentale du morceau "Walk The Path Os Sorrow" (ce n’était donc pas qu’une intro pour monter sur scène, mais bien le prélude du premier morceau). Et quel premier morceau! Un hymne, un morceau culte, issu du premier album tout aussi culte "Dark Medieval Times"! Je l’espérais, SatyricoN l’a fait; j’étais Heureux!
SatyR assure parfaitement ses parties de chant, mais, on sent bien entre celles-ci, qu’il n’est pas au mieux, malgré ses efforts pour dissimuler ce fait.
SatyricoN avait déjà le public en poche avant de monter sur scène, et en un morceau il le mit à genou: 600 personnes prêtant allégeance à l’unisson.
Et, ça ne faisait que commencer, le groupe enchaînant sur "Dominions Of Satyricon", pépite tirée du second et fantastique album "The Shadowthrone". La magie opère, par l’énergie et l’envie dégagée; le temps n’étant pas à l’économie.
SatyR explique combien il est heureux d’être ici, et de retrouver le public lyonnais, ce soir; ayant déjà joué dans la capitale des Gaules par le passé. Il informe également l’assistance que le concert de ce soir est sold-out, ce qui lui fait plaisir.
S’en suit un bon dans le temps avec "Now Diabolical", rejeton du petit dernier du même nom. SatyR lancé, reprend du poil de la Bête et dégage un Grand Charisme, captivant l’attention de l’assistance sur des rythmiques ultra-carrées.
"Possessed" tiré de "Volcano" déboule à son tour, et avant d’entamer "K.I.N.G" ("Now Diabolical"), SatyR explique au public comment hurler ce mot, par la parole et par des gestes, insistant sur le fait que l’impulsion doit venir du ventre. Il fait un premier essai: "One, Two, Three, Four...K.I.N.G!" Ce n’est pas encore ça, il recommence ses explications. "One, Two, Three, Four...K.I.N.G!" C’est mieux, mais, il fait recommencer le public encore trois fois. Au dernier hurlement collectif de "K.I.N.G!" le morceau est lancé, et "K.I.N.G" sera martelé rageusement par la foule à chaque fois que ce fut nécessaire, ayant bien intégré la leçon du Maître, qui salue et applaudi l’assistance à de nombreuses reprises.
"Du Som Hater Gud" ("Nemesis Divina"), "The Rite Of Our Cross" ("Now Diabolical"), "Filthgrinder" ("Rebel Extravaganza"), "The Pentagram Burns" ("Now Diabolical"), Repined Bastard Nation ( "Volcano" ) s’enchaînent; la pression, montant encore et toujours au fur et à mesure de la succession des titres. Le public scandant entre chaque morceau depuis le début du concert "Mother North!", "Mother North!", "Mother North!" mais, l’Hymne du groupe ne pointe toujours pas le bout de son nez, au grand désespoir de certains.
Les morceaux du dernier album en date "Now Diabolical" passent vraiment très très bien en live, s’intégrant à merveille au sein des anciennes compos du groupe. L’alchimie se fait immédiatement.
Le groupe quitte la scène, et j’entends autour de moi: "Mais, ils n’ont pas joué Mother North!", "Ce n’est pas possible!", "Ils ne peuvent pas ne pas la faire!"
Le groupe revient sous les acclamations, rythmées par d’innombrables "Mother North!". SatyR se cale derrière son micro, puis se retourne et va dire deux mots à FrosT, caché derrière sa batterie. Il fait de même avec les autres musiciens et se remet derrière son superbe pied de micro.
SatyR explique que cette date lyonnaise, fait partie des dates particulières de cette tournée pour lui...
"Mother North!" est hurlé par le public certain d’être enfin écouté. SatyR esquisse un sourire, ce qui fait dire à un de mes voisins: "C’est la bonne, ils vont jouer Mother North!"
Et devinez ce que l’on s’ait pris en pleine figure, quel tube nous est tombé sur le coin du nez...
..."Rainning Blood" (SlayeR), remarquablement interprété, suivi de "Postmortem" (Slayer toujours); les deux morceaux font sensation dans le public (deux très bonnes reprises que j’ai eu plaisir à entendre interpréter par SatyricoN. Mais, je ne cacherai pas qu’à la place j’aurais préféré une autre chanson du groupe, "In The Mist By The Hills" ( "The Shadowthrone" ) aurait, parfaitement fait l'affaire à ce moment du concert...Le groupe lance alors "Fuel For Hatred" ("Volcano").
Le groupe salue le public et quitte la scène une nouvelle fois. Stupeur autour de moi, du fait du manquement à l’appel du somptueux "Mother North".
"Mais comment est-ce possible!!!", une nana en était presque en larme:
"Ce n’est pas croyable!"...
...En effet! Le groupe revient une dernière fois, et SatyR fait chanter le public : "La-la-la-la; La-la-lalala, La-la-la-la, Lalala-la-la!!!", une autre fois, et encore; SatyR faisant signe de la main au public de continuer à s’égosiller, le micro tendu sur son pied en direction de la foule...Mother North ("Nemesis Divina"), n’a pas été oublié, et SatyR comble le public en le faisant chanter avant même d’avoir commencé le morceau. Puis, Mother North est lancé, c’est l’apothéose de la soirée, un moment d’Anthologie, une communion entre le groupe et son public: MAGNIFIQUE!!! INDESCRIPTIBLE! Un moment à vivre, j’en ai encore des frissons en tapant ses lettres sur mon clavier, blanc comme les neiges scandinaves...Au moment adéquat, SatyR refait chanter la foule: ENORME!
Le groupe vient saluer le public, et l’applaudir, serrant la pogne des premiers rangs. Le roc chargé de la sécurité du groupe ( qui a vigoureusement renvoyé dans le public tous ceux qui mettaient un pied sur scène ) est obligé de ceinturer FrosT pour le maintenir sur scène, ce dernier étant tiré dans le public par des fans comblés.
A 23h00, SatyricoN quitte la scène sous les acclamations après avoir offert au public lyonnais 1h30 de bonheur nordique.
Un Grand Concert ( Un groupe Impérial, une set-list en béton armé, une très bonne ambiance dans le public, une bonne organisation de l’équipe d’Hammer Of Gones )! FrosT en très grande forme (comme d’habitude serais-je tenté de dire). SatyR ayant retrouvé de sa superbe, après un début un peu difficile en raison de son état physique. Il nous gratifie de quelques passages de air-guitar irrésistibles ( l’homme ne s’occupant que du chant sur scène, n’en demeure pas moins le guitariste du groupe ).
Tous les musiciens entourant le duo se sont donnés à fond (chapeau au guitariste de KeeP Of KalessiN, ObsidiaN C, aussi guitariste de SatyricoN qui a assuré haut la main les deux shows à la suite), la claviériste n’a pas cessée de caresser les touches de sa machine de sa douce chevelure, avec vigueur. Le second guitariste et le bassiste ont porté leur pièce à ce superbe édifice, à cette sombre forteresse norvégienne, gardienne d’un Art Noir Magistral.
SatyricoN en CD c’est excellent, mais en live la musique devient Magique, Mystique!
Pause au bar (merci pour les bières, Dom!) revigorante, où je me procure deux CD de l’assos pour 5E ( Hammer Of Gones Festival Metal n° 2; Hammer Of Gones Hammer Smashed Fest 3: faites vous plaisir; disques disponibles sur le site de l’assos: http://hammer-of-gones.ifrance.com ). Stéphane, le président d’H.O.G est ravi du déroulement de la soirée, Dom, Vice-président aussi, et ça se comprend: un grand moment.
KeeP Of KalessiN offre une séance de dédicace au public, à côté du stand de merchandising, et nombreux sont les fans venus se faire signer places de concert, CD, affiches...Ambiance sympa, filmée pour la surprise future...
Le groupe reste dans le hall du C.C.O après le départ du public. J’en profite pour discuter avec eux; et ils se sont régalés ce soir, comme en première partie d’HypocrisY en décembre 2005. Ils ont hâte de revenir dans notre contrée.
WizziaC, bassiste du groupe me donne un contact pour effectuer via mail une interview de KeeP Of KalessiN (à suivre...).
Une bonne organisation, une équipe de passionés, un beau boulot de la part de l’association Hammer Of Gones ( http://hammer-of-gones.ifrance.com ), qui a géré les choses avec sérieux pour que tout se passe parfaitement bien; ce qui a été le cas. Encore merci à eux pour tout! Et à la prochaine ( CannibaL CorpsE est programmé le 27 février 2007 )...
SATYRICON est GRAND!!!